Ciao 🙋🏻 Facebook, hello Insta 🦄 ! (PART-I)

Karen Sutton
6 oct. 2016
5 min de lecture

C’était Rosh Hashana.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les rituels du judaïsme, c’est le nouvel an, tout bonnement. Ca dure deux jours, on est 25 à table deux soirs de suite. C’est l’occasion de se retrouver entre proches autour d’un repas où l’on trempe la pomme dans le miel pour que la nouvelle année soit douce.

Mais pour moi, ce moment est avant tout un moment d’introspection, une sorte de deuxième rentrée. En gros tu fais ta rentrée comme tout le monde en septembre, tu as le stress, le taff, l’école du petit, bref, ça t’as géré et puis bim! On te recolle une rentrée, mais cette fois plus personnelle. Tu as réussi à gérer le quotidien, t’es dans le rythme et là, tu te poses deux minutes (ou deux jours) et tu réfléchis à ta rentrée à toi. Ce que tu veux faire de cette nouvelle année. Tu sais que tu ne contrôleras pas tout…

Mais tu veux quand même une direction!

Et cette année, moi, ma direction elle pointe vers Instagram.

J’ai passé les derniers mois à observer les comportements des gens et des marques sur ce réseau social, à scruter chaque photo, chaque hashtag, à regarder ce bel imagier comme une enfant découvre le monde. Instagram c’est le réseau social des trentenaires. Une version mûre de Facebook.

Mark Zuckerberg a lancé la première version de Facebook le 4 février 2004.

J’ai crée mon premier compte Facebook (je dis premier parce que j’en ai eu d’autres ensuite, beaucoup d’autres), en janvier 2005.

Facebook a 1 an, Zuckerberg 21 ans et moi 26.

En France, personne n’est encore sur Facebook, personne n’en a même jamais entendu parlé!

A ce moment là, je vis à Tel Aviv où j’ai lancé un service de Conciergerie destiné aux touristes. Cette conciergerie était jumelée à un site qui permettait de mettre en contact des locaux avec les touristes. La plateforme se chargeait de la traduction en français, de la facturation, de l’évangélisation de l’offre.

La page du site qui marchait le mieux était intitulée « Sous-locations saisonnières » et permettait à des israéliens de sous-louer leurs appartements à des touristes venant en vacances à Tel Aviv. On est en janvier 2007, mon site marche bien et mon principal vecteur de diffusion, c’est Facebook!

Juin 2007, Facebook arrive tout doucement en France et les premiers membres de la plateforme sont surtout des jeunes de 20-35 ans, en gros mon coeur de cible.

Février 2008, tous le freins sont levés, la version française de Facebook fait décoller les stats de mon site.

Je suis ultra fan de ce réseau social virtuel. Je trouve que c’est un podium, qu’on peut se faire connaitre d’une nouvelle manière. La pub sponsorisée n’existe pas encore ou peu et la part belle est faite à la visibilité des utilisateurs. L’heure est à la rétention client, Facebook est encore une Start Up, tout est permis, les restrictions sur les publications sont rares.

Je reçois un message. Je suis sélectionnée pour faire partie des « Beta Tester Facebook ». En gros ça veut dire que je vais voir et tester toutes les nouvelles possibilités offertes par le réseau avant tout le monde (j’adore!!!) et surtout, que mon opinion compte!

Alors je fonce.

Chaque mois de nouvelles fonctionnalités apparaissent, les groupes, la pages fans, la publication vidéos, les Events…

Je surfe sur la tendance et y publie les articles de mon blog, les pages de mon site, mes vidéos…

Je crée des groupes thématiques, des profiles « GO », aujourd’hui on appellerait cela des « Influencers », qui eux aussi se peuplent de touristes et de locaux adulant la France.

Je m’aperçois que je suis lu et surtout « vu » sur Facebook quand mes copines parisiennes me demandent quand parait le prochaine article sur les boites Underground de Tel Aviv!!!

Début 2009, je divorce et j’ai presque 3000 amis sur Facebook.

Mon neveu à tout juste l’âge légal pour s’inscrire et « m’admire » d’avoir un si grand nombre d’amis.

En 2010 j’ai fermé à plusieurs reprises mon compte perso Facebook.

A chaque fois je le ré-activais parce que j’avais la sensation d’être exclue de quelque chose. On me disait:

- "Bah, pourquoi t’es pas venue hier soir chez Manu?"

- "Y’avait un truc, hier soir chez Manu?"

- "Ben t’as pas vu l’Event sur Facebook?"

Et Bim, re-activation du compte.

En 2012, je ferme définitivement ce vieux compte qui ne me ressemble plus.

6 mois plus tard j’en ré-ouvre un tout neuf. Sans conviction.

Je viens d’arriver à Paris, après 13 ans d’absence. Tout est à refaire dans l’autre sens.

J’utilise Facebook avec précaution. Je veux voir sans être vu. La donne a changé. je check tous les paramètres de sécurité et reste même en « introuvable » jusqu’en Janvier 2015. En gros ça veut dire que seule moi pouvait rechercher un personne et la demander en ami. Une soudaine envie de déconnecter.

Occasionnellement, je clique sur l’icône de l’app dans mon téléphone, je suis choquée par le flux d’informations qui s’impose à moi. Opinions politiques diverses et variées, je bloque à tour de bras pour ne pas « voir » ce qui m’énerve ou m’exaspère. Je trouve que Facebook a mal vieilli, qu’il est moins intime mais en même temps trop intrusif, voyeur, idiot souvent. Je me sens harcelée par la publicité, je ne vois plus les publications des gens que j’aime, c’est le réseau qui décide pour moi des 10% auxquels je « dois » être exposé.

Mai 2014, j’ai un petit garçon. Je déserte totalement Facebook.

Septembre 2014, je me marie civilement à la mairie du 11ème. Je prépare tous les achats sur Pinterest. Je me dis que j’ai trouvé la relève de Facebook mon amour déchu. Mais finalement j’en fais un usage très secret, je cache la plupart de mes tableaux, j’y mets tous mes Moodboards professionnels. Très utile, mais pas très social.

Mai 2015, mon fils a un an. Je fais une petite fête à la maison et je me lance dans une déco Sweet Table, Gâteau en pâte à sucre et tout le tutti quanti. Je m’y prends un mois et demi à l’avance, je cherche toutes les idées sur Pinterest.

Le lendemain de l’anniversaire, je développe mes photos, et je n’ai aucune envie de les partager sur Facebook.

Mais où alors???

Et là, je me rappelle de ce compte Instagram que j’avais créé en avril 2012 lorsque je bossais dans une agence web parisienne. Je re-télécharge l’appli.

Je me ballade un peu, je trouve ça beau, calme, tranquille.

L’envie de poster me démange. Comment on fait? Allez je me lance.

Ca y’est, j’ai fais mon premier post sur Instagram!

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